Michèle #Sibony : Les pressions occidentales sur l’Egypte pour qu’elle accepte d’ouvrir un « corridor humanitaire » vers le Sinaï, confirment une vision commune avec #israël."
Tamir Sorek est sociologue israélien, dont les travaux sont trop peu diffusés en français. Il a signé plusieurs textes depuis samedi. En voici des extraits :
« En 2004, les médias hébreux célébraient les assassinats des dirigeants du Hamas, Ahmad Yasin et Al Rantissi, avec un sentiment de victoire du type « on en a fini ». Non, rien n’est fini. […] Supposons donc que les Israélien·nes au terme de cette grande opération qui s’annonce parviennent à éliminer tous les hauts dirigeants du Hamas, après avoir tué dix mille autres Palestinien·nes au passage, et que 700 soldats israélien·nes soient tué·es, peut être d’autres centaines par des missiles sur Israël, ainsi que les 150 otages. Et alors ? Pensez-vous qu’à #Gaza, une génération de dirigeants amoureux d’Israël va grandir ?
Les crimes horribles du #Hamas méritent toute condamnation. Mais comment réagir en entendant la condamnation et le choc de ceux qui ont sculpté toutes les formes de la lutte palestinienne ? Je parle du large camp de « centre-gauche », le « je suis pour deux États mais... »
Il a adopté l'expression "terroriste" en référence à chaque Palestinien armé, même s'il attaquait les soldat·es d'occupation armé·es. Il était terrifié par l'idée du boycott international d'#israël et s’est donc mis à mener une guerre contre ce boycott. Il a manipulé le droit international pour contrer la lutte juridique palestinienne. Il n’a rien dit lorsque Benny Gantz a violemment fermé les organisations palestiniennes de défense des droits humains, empêchant une autre forme de lutte non violente. Toutes ces luttes étaient soutenues par 100% du public palestinien […].
Un large soutien juif aux formes de lutte non-violente palestinienne, en joignant la main aux militant·es palestinien·nes (j'ai vérifié, c'est possible), aurait pu donner plus d'espoir, à plus de gens.
Vous avez choisi de bloquer toutes ces voies. C'est trop tard maintenant. Non, je n'ai pas la moindre satisfaction à dire « je te l'avais dit », juste une très grande tristesse.
"Il y a toujours d’autres choix. Ce qui est typique de la politique d’Israël, c’est de détruire les autres options pour prétendre ensuite n’avoir pas d’autre choix que de bombarder. Israël a détruit le mouvement national palestinien, et a reçu le Hamas en retour. Au Liban, Israël a détruit le mouvement Amal, et a reçu le Hezbollah en retour. À chaque fois, Israël a fait en sorte de détruire les organisations prêtes à conclure un compromis historique pour se retrouver en face-à-face avec des ennemis à bombarder.
Un imaginaire récurrent en Israël est de se vivre comme une « villa dans la jungle » : une jungle qu’il faudrait régulièrement tondre. Les commentateurs et les militaires promettent une fois de plus qu’une victoire finale et totale est à leur portée, et qu’ils pourront alors repartir sur une table rase. Il n’est donc pas étonnant qu’il soit aujourd’hui si difficile d’imaginer des alternatives politiques aux meurtres : ce que la politique de poursuite de l’occupation et d’élimination des alternatives a provoqué est précisément le désespoir et un sentiment omniprésent de ne pas avoir le choix. Ceux qui hésitent aujourd’hui à appeler à l’arrêt de la guerre – comme si ce qui s’est passé jusqu’à présent n’était pas assez horrible – devraient au moins réfléchir aux conséquences réelles à long terme ; à ce dont les gens se souviendront, à la façon dont la vengeance engendre la vengeance sanglante."
"Dès décembre 2012, M. Netanyahou avait déclaré à l'éminent journaliste israélien Dan Margalit qu'il était important de maintenir le Hamas fort, en tant que contrepoids à l'Autorité palestinienne en Cisjordanie.
"Dans une interview, M. Margalit a déclaré que M. Netanyahou lui avait dit que le fait d'avoir deux rivaux forts, dont le Hamas, réduirait la pression exercée sur lui pour qu'il négocie en vue de la création d'un État palestinien."
"Des valises pleines d'argent
"Lors d'une réunion du cabinet en 2018, les assistants de M. Netanyahou ont présenté un nouveau plan : Chaque mois, le gouvernement qatari verserait des millions de dollars en espèces directement aux habitant·es de Gaza dans le cadre d'un accord de cessez-le-feu avec le Hamas.
"Le Shin Bet, le service de sécurité intérieure du pays, contrôlerait la liste des bénéficiaires, chaque famille étant approuvée par le gouvernement israélien, selon d'anciens responsables israéliens et étatsuniens.
[…] Des valises remplies d'argent liquide ont rapidement commencé à franchir la frontière avec Gaza.
"Chaque mois, des responsables de la sécurité israélienne rencontraient Mohammed al-Emadi, un diplomate qatari, à la frontière entre Israël et la Jordanie. De là, ils le conduisaient au poste frontière de Kerem Shalom puis dans Gaza.
"Au début, M. Emadi a apporté avec lui 15 millions de dollars à distribuer, 100 dollars étant remis à des endroits désignés à chaque famille approuvée par le gouvernement israélien, selon d'anciens responsables israéliens et étatsuniens.
"Pendant des années, le gouvernement qatari a envoyé des millions de dollars par mois dans la bande de Gaza - de l'argent qui a aidé à soutenir le gouvernement du Hamas. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu n'a pas seulement toléré ces paiements, il les avait encouragés.
"Lors de ses rencontres en septembre avec les responsables qataris, selon plusieurs personnes au fait des discussions secrètes, le chef du Mossad, David Barnea, s'est vu poser une question qui n'avait pas été inscrite à l'ordre du jour : Israël voulait-il que les paiements se poursuivent ?
"Le gouvernement de M. Netanyahou ayant récemment décidé de poursuivre cette politique, M. Barnea a répondu par l'affirmative. Le gouvernement israélien continuait d'accueillir favorablement l'argent de Doha".
Hier, des soldats israéliens ont tué des citoyens israéliens : "Trois hommes de 25, 26 et 28 ans ont été « identifiés » par l’armée israélienne « comme une menace » alors qu'ils se trouvaient dans une zone de combat du nord de la bande de Gaza."
"This report documents seven incidents where Israeli soldiers fired on civilians. […] In each case, the victims were standing, walking, or in a slowly moving vehicle with other unarmed civilians who were trying to convey their non-combatant status by waving a #whiteFlag. All available evidence indicates that Israeli forces had control of the areas in question, no fighting was taking place there at the time, and Palestinian fighters were not hiding among the civilians who were shot. Whether waving a white flag or not, these people were civilians not taking an active part in hostilities, and therefore should not have been attacked, according to international humanitarian law (the laws of war)."
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