Quand j'étais encore croyant dans l'humanitaire, il y a 20 ans, une blague circulait. Un dictateur africain rend visite à un autre. Il est reçu dans un palais si beau que le 1er lui demande : comment as-tu fait pour t'offrir ça ? L'autre répond : "c'est simple, tu vois l'autoroute là-bas ? Elle a coûté 100 millions, j'ai facturé 200, et voilà. Le 1er rentre chez lui. Un an plus tard, le second lui rend visite, et atterrit dans un palais encore plus sublime.
Il lui dit : c'est dingue, ça, comment t'as fait ? Et le 1er lui répond : tu vois l'autoroute là-bas ?
Euh... non.
Ben voilà.
Mais les choses ont changé ! Maintenant ce genre d'entourloupe est orchestré par... nos services publics. Exemple masterclass du Groupe ADP, anciennement Aéroports de Paris et ses contrats avec la Libye, qui a enterré son procès par une "convention judiciaire d'intérêt public". Racontée par Marc Endeweld dans Secrets d'info ->
On racontait déjà cette "blague" dans les années 80 à Abidjan.
Mes parents y ont travaillé pendant 20 ans, pour le développement économique de l'Afrique (à la BAD).
Quand tous les coopérant français se moquaient des potentats et de la corruption omniprésente, mon père, lui, nous expliquait que ce système avait été mis en place par les colons, l'état français et que si ça continuait, ce n'était pas tant parce que les hommes de pouvoirs africains réclamaient des bakchichs que parce-que les industriels français ou européens les leurs proposaient, avec des montages savamment élaborés pour que tout ait l'air normal et légal.
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